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KANAMAI

© Christian de Bray

 

PREFACE

" KANAMAI "

Les personnages qui animent ce roman ont pris leurs contours dans mon imagination.  Je les ai sentis naître en moi au cours des années.  De là à penser qu'il s'agit d'une œuvre autobiographique, il n'y a qu'un pas.

Ce serait un faux pas !

DEDICACE

Je dédie ce livre à ceux qui, un jour, m'ont pris par la main et m'ont invité à croire que la fraternité existe.

Je dédie ce livre à celles qui, un jour, m'ont pris par la main et m'ont invité à croire que l'amour existe.

Mais l'homme est-il capable d'engendre fraternité et amour...

PASSAGE

Je regardais, par la vitre, dériver le paysage.  La fumée de ma cigarette se dissipait dans la chaleur de l'après-midi.  Peut-être aurais-je dû ouvrir la fenêtre, mais je n'en avais ni la force, ni l'envie.

Les bâtiments éloignés se déplaçaient en silence; ceux qui bordaient la voile défilaient à toute allure.

A la banlieue triste et poussiéreuse, succédèrent des champs, des prairies et des bois.  La journée se terminait et la lune était déjà dans le ciel, basse sur l'horizon.

Je pensais à la journée qui s'achevait, à ce disque d'argent suspendu en plein ciel, aux champs paisibles et à mille autres choses encore.  Quel contraste avec mes dernières journées de travail mouvementées !

EPILOGUE

Voyager, c'est se déployer dans l'espace et dans le temps.  C'est tresser brin par brin, au hasard des rencontres, des liens entre les hommes.  C'est s'enchaîner à des fils imaginaires qui continuent à nous agiter alors que, déjà, nous sommes retournés au quotidien.

Le manège fait ses tours, nous enchante, puis nous ramène où nous sommes partis.  Et quand le silence revient, nous nous apercevons avec inquiétude que nous avons changé.  Après n'est plus comme avant.  Nous jetons des ponts sur l'horizon, qui sitôt franchis, ne nous permettent plus de revenir en arrière, en nous-mêmes, et de nous retrouver tels que nous étions.

Si je te quitte, Isabelle, je veux que tu continues à vivre comme si je n'avais jamais existé.

COUVERTURE

Un vent sec et chaud agitait le feuillage.

Les touristes s'étaient regroupés sous les rares arbres,

En attendant le départ.  Des ombres dansaient sur leur visage.  Il n'y avait qu'un seul avion sur le tarmac :  le nôtre.

- Si je voulais t'accompagner dans ton périple, si je voulais venir avec toi, m'accepterais-tu ?

Nous irions ensemble dans les petits villages.  Tu m'apprendrais à endurer la fatigue, à n'avoir plus jamais peur de rien.  Tu me parlerais de tes voyages, des gens que tu as rencontrés.

Je restai silencieux, ne sachant que répondre.

L'idée de faire ce voyage avec elle m'était venue à l'esprit, mais je l'avais bien rejetée.  Trop de choses nous séparaient : elle aimait les grands hôtels et le confort, je cherchais l'aventure...

- Si je te disais que j'ai envie de faire de ce voyage,

un grand voyage...

Si je te disais que j'ai envie de partager ton aventure,

me croirais-tu ?

***

© Christian de Bray