Par Christian de Bray
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Je regardais, par la vitre, dériver le paysage. La fumée de ma cigarette se dissipait dans la chaleur de l'après-midi. Peut-être aurais-je dû ouvrir la fenêtre, mais je n'en avais ni la force, ni l'envie.

Les bâtiments éloignés se déplaçaient en silence; ceux qui bordaient la voie défilaient à toute allure.

A la banlieue triste et poussiéreuse, succédèrent des champs, des prairies et des bois. La journée se terminait et la lune était déjà dans le ciel, basse sur l'horizon.

Je pensais à la journée qui s'achevait, à ce disque d'argent suspendu en plein ciel, aux champs paisibles et à mille autres choses encore. Quel contraste avec mes dernières journées de travail mouvementées !

Je me demandais à qui pouvaient appartenir ces deux énormes valises rouge vif, déposées sur le porte-bagages. Leur taille me laissait deviner un propriétaire robuste et de carrure large, mais leur couleur...
Que penser de leur couleur ?

Sur la banquette, juste en face de moi, reposait une valisette du même rouge. A sa poignée pendait une simple étiquette.

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