Par Christian de Bray
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(Chapitre IV)


Tu ne dois pas être triste. Rien ne vaut la peine d'une larme, ni d'un tourment. Je te disais que les instants donnent et reprennent. Nous allons vivre un instant qui reprend, qui arrache, qui sépare, mais qu'importe, d'autres instants te rendront ce que tu perdras ce soir. Du passé, il faut savoir conserver la flamme, non la cendre. Je sais qu'il y aura des jours où je penserai à toi, je sais qu'il y aura des rêves que tu traverseras...
- Arrête. Je veux me séparer de toi sans larmes. Lève-toi, nous devons quitter l'avion, les gens descendent.

Il faisait frais, le fond de l'air était même froid. Une pluie fine tombait. Les gouttelettes rebondissaient sur la passerelle de l'East African Airways. Les marches étaient reliées les unes aux autres par un voile d'eau, drapant cet escalier d'un tapis transparent.

Nous avions rejoint le bus. Nous étions l'un contre l'autre. Ses cheveux, mouillés, pendaient tristement entremêlés. Nous nous tenions à une des poignées mobiles suspendues au plafond. Elle ne donnaient pas une bonne prise.

Nous nous regardions. Je sentais battre son coeur dans sa poitrine, un peu plus fort.

- Michel, je voudrais que tu me fasses une promesse !
- Dis toujours, laquelle ?

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