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I HAD A TRUCK IN AFRICA
L'INSTALLATION
 
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L’installation dure environ 9 mois, pendant lesquels la famille vit dans un gîte d’étape.

C’est Madeleine qui supervise le chantier: la terre destinée à la plantation de café est ameublie; les graines de caféiers germent; les jeunes plants se développent. Pendant ce temps, André collectionne les papillons et les insectes, part à la chasse aux serpents dont il récolte le venin pour un institut à Genève…

La famille s’installe enfin dans son nouveau logis, une maison au toit de chaume. Les toilettes se résument à un trou dans le sol. Il n’y a pas d’eau courante: il faut aller chercher l’eau à une source située dans un vallon à 300 mètres de la maison.
Et comme il n’y a pas d’électricité, on s’éclaire à la bougie. Les 100 caisses envoyées de Belgique ne sont jamais arrivées. Ils s’équipent donc en faisant des achats dans les magasins destinés aux indigènes. Les maisons des autres planteurs, avec leur toit de tôle ondulée et leur WC muni de chasse, font figure de palace tout confort en comparaison!

C’est une époque riche en aventures pour Christian.

Il vend des cigarettes à la pièce aux indigènes qui travaillent à la plantation, à travers une petite fenêtre qui lui sert de boutique improvisée.
Quand ses parents partent faire les courses à Beni, la ville la plus proche, il reste seul à la plantation.

Il arrive que des cynocéphales (sorte de babouins) approchent de la maison et Christian les tire à la 22 long

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I HAD A TRUCK IN AFRICA
DEPART POUR STANLEYVILLE
 
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Il faut compter 5 à 6 ans avant la première récolte de café, et l’argent vient à manquer. Le ménage bat de l’aile. Madeleine se rend à Stanleyville à 700 km (il fallait 3 ou 4 jours à l’époque pour couvrir cette distance par la route) pour y travailler et subvenir ainsi à distance aux besoins de la famille et de la plantation.
Six mois plus tard, devenue comptable à la Belgica, elle peut enfin faire venir Christian près d’elle, afin qu’il puisse reprendre sa scolarité interrompue.
Christian quitte définitivement la plantation, et ne reverra son père que 12 ans plus tard, pour avoir l’autorisation de se marier, puis à une seule autre occasion, peu avant la mort d’André.

 

 

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I HAD A TRUCK IN AFRICA
MARGOSSIAN
 
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C’est à Stanleyville que Madeleine rencontre Margossian.

Ce personnage haut en couleurs, digne d’un roman de Kessel, comptera énormément dans la vie de Christian.

Arménien, polyglotte mais analphabète, c’est un entrepreneur dans l’âme qui s’est construit petit à petit un empire à Stanleyville à force d’un travail acharné.
Il avait gagné ses premiers francs en transformant des fûts de 200 litres en malles de voyage.
Il avait ensuite créé une société de transport, puis deux autres, acheté deux plantations de café.  Il vend des remorqueurs, grues et bulldozers, construit des immeubles…

C’est une figure emblématique à Stan, un excentrique qui n’hésite pas à faire importer spécialement du Perrier d’Europe car il ne boit que cela, et qu’on surnomme «Libobi» (Baron Cigare) car il fait venir ses éternels cigares du Ruanda.
C’est un homme généreux qui pratique la politique de la table ouverte : les courses du week-end s’achètent par caisses entières.

La relation entre Madeleine et Margossian durera trois ans, la mère de Christian assurant aussi son administration puisqu’il ne sait pas écrire. Pendant ces années, Margossian se soucie fort de l’éducation du garçonnet. Il va jusqu’à signer ses bulletins, lui faire faire des pompages car il le trouve fluet, et lui imposer des centaines de pages de punitions pour lui inculquer les bonnes manières

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