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mali 2004. Voir les photos de ce voyage . |
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Mali, j’aime tes routes noires bordées de rouge latérite. Mali, j’aime tes flocons de millet et de sorgo qui se balancent entre l’aridité de la terre et la sécheresse du ciel. Mali, j’aime les petites venelles de Djenné, ville classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité, et sa mosquée imposante. Mali, j’aime ton long fleuve tranquille, qui coule, immobile, entre tes rives grouillantes de vie. Mali, j’aime, chez tes femmes, le coloris des boubous qui chatoient dans la campagne. Mali, j’aime tes cinq heures et demie du matin… Mali, j’aime tes nuits tièdes au ventilateur ronronnant... Mali, j’aime la pauvreté, dont tu ne sortiras, peut-être, jamais. Et tes baobabs… Je t’aime, Mali, pour tes peuplades Dogons répandues tout le long de la falaise de Bandiagara, dans la plaine et sur les plateaux, mais surtout au pied de cette longue dépression qui s’étend de Bandiagara à Douentza. Et de ton renard, ne m’en as-tu pas parlé, dans l’ombre du secret ? Celui qui bouscule l’ordre des choses et dévoile, par là, le destin de tes peuplades et …de l’univers. La nuit venue, tes devins tracent sur le sol, dans la poussière, des traits qui se croisent tels le dessin d’une marelle. Un peu comme chez moi il en va de la ligne de la main…chez les cartomanciennes…. Quand le soleil s’enfonce dans l’horizon, et que je ne comprends rien aux signes de tes devins, j’aime lire Marcel Griaule qui interrogeait ton aveugle ancêtre Ogotemmêli. J’aime tes petits greniers, aux chapeaux de paille posés en oblique, tes cases à palabres, tes femmes qui partent, au beau milieu de la nuit, pour les travaux collectifs…, et qui reviennent, en chantonnant, quand le soleil se lève. J’aime les portes millénaires de tes greniers et les ossements conservés dans les secrètes falaises, à l’abri de la pluie. …et tes masques, tes danses, ta fête célébrée tous les soixante ans, tes marchés colorés où l’on vend des morceaux de poisson séchés qui ressemblent à s’y méprendre à du tabac à chiquer, tes pistes qui éternisent le voyage, tes interdits, tous ces enfants aînés qui doivent …et ces noix de cola qu’il faut garder humides pour que tu les apprécies davantage, et ces énormes troupeaux dont tu confies aux Peuls l’existence, et tes nécropoles posées à 70 mètres du ciel… Et ces touristes si pressés à t’étudier, et qui se voudraient des ethnologues à l’instar de Margareth Mead ? Seras-tu protégé d’Internet, des gratte-ciel, des sex-shops, des cartes de crédit et des supermarchés ? Quand je t’approche il me semble que le « petit » devient « grand » et que le « simple » devient « mystère ». De grâce, reste mystère le plus longtemps possible… Entre tes renards et mes cartomanciennes, quelle différence ? …les racines du ciel sont dans la vie et la mort… …chez toi comme chez moi… Tes pistes, tes paysages, ta population ont éternisé mon voyage… |