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Nous en resterons là pour
ce qui concerne le culte voué aux morts.
Mais il semble que cela ait une grande importance
à Madagascar…. Pour en savoir plus
sur ce point une abondante littérature
vous éclairera. Consultez les guides et
les écrits ethnologiques!
Mana Hoané
Madagascar, j’aime tes enfants, qui jouent
à moitié nus, à l’ombre
des argousiers.
J’aime ton soleil qui tombe très
tôt dans le canal du Mozambique.
J’aime tes hôtels où l’on
s’éclaire à la bougie quand
le groupe électrogène n’a
pas encore été mis en marche ou
quand l’unique néon ne suffit pas.
J’aime tes carrioles traînées
par des zébus fatigués et dont les
roues tournent en brinqueballant.
J’aime tes routes de poussière et
de cailloux bordées d’arbres bouteilles
comme on n’en voit nulle part ailleurs.
J’aime tes plans de manioc clairsemés
qui s’enracinent dans ta terre rouge de
latérite.
Mais, de ces petites maisons ressemblant plus
à des niches de chien qu’à
des habitations, que faut-il penser ?
Madagascar, j’aime tes repas savoureux et
ta généreuse bière blonde…si
ce n’est ton vin blanc sec, même un
peu trop sec, mais qui m’a plus à
merveille…
J’aime tes jeunes filles aux cheveux jais
et leurs longues tresses retenues en macaron de
chaque côté de la tête.
Madagascar, je suis perplexe quant au prix des
choses qui s’expriment tantôt en franc
CFA, tantôt en ariarys et que je dois traduire
avec quelques difficultés, vu le nombre
de zéros, en Euro, pour finir dans ma tête
en francs belges !
J’aime tes gendarmes qui me surprennent
en flagrant délit de stationnement interdit,
juste le temps d’acheter quelques tomates,
alors que j’utilise peut-être, la
seule voiture de la ville.
J’aime tes enfants qui adorent se laisser
photographier et qui se pressent autour de moi
pour regarder le résultat de mon travail.
Je me suis agenouillé. Ils sont si nombreux
que le ciel s’obscurcit rendant l’image
plus lumineuse. La photographie digitale, quand
on peut la montrer, enchante, dans tous les pays,
ceux que l’on photographie. Ce sont des
hurlements de joie.
J’aime tes fruits de cactus qui laissent
de fines aiguilles dans les lèvres et la
langue.
J’aime tes poulets que l’on égorge
et que l’on sert quelque trente minutes
après l’assasinat. J’aime toute
ta jeunesse supersticieuse qui courre parfois
dans les rues à la recherche de je ne sais
quel mystérieux fantôme qui aurait
tué je ne sais quel zébu.
J’aime ta vie fluide sans autre rythme que
celui du soleil qui s’allume et s’éteint.
Et ce vent, parfois violent, qui estompe l’ardeur
de ton soleil hivernal.
Madagascar, j’aime….
Madagascar, j’aime…
Madagascar, j’aime………
Mana Hoané
Bekili
Je suis à Bekili, dans le sud de Madagascar.
Pour atteindre le village 3 heures de demie de
trajet pour 50 kilomètres ! Avec ma petite
Suzuki de ville impossible d’avancer rapidement.
Les Land et les camions, d’ailleurs, ne
vont pas beaucoup plus vite. Mais ils creusent,
à chaque passage, un peu plus les ornières
! Peut-on vraiment parler de routes ou de pistes
? Ou simplement endroits par où essayer
de passer… quand la voie se divise dans
la glaise et forme des éventails. Il me
faudra souvent descendre et reconnaître
les endroits par ou passer. Mon guide fait souvent
cette reconnaissance pieds nus. La variété
de textures du sol est toujours surprenante…
et la question se répète sans cesse…y
arrivera-t-on? Sable, énormes cailloux,
véritables escaliers à descendre
ou à monter, grands bassins d’eau
aux fonds boueux ou empierrés et ornières
sur plus de 800 kilomètres.
Suite....
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