Claudine de
Bray
Avec Christian, Diane, Marjolaine et Raymond Cunin,
Jean-Michel Van Cottem
11 juillet
Arrivée à Shangaï, après
escale à Pékin. Le premier contact
avec la Chine est un « garde chiourme »
super énervé, qui s’excite
pour que le groupe « transit »
fasse les formalités d’arrivée
pendant le bref laps de temps de l’escale.
A Shangaï, Christian et Diane nous attendent
à l’aéroport. Trajet interminable
en bus, puis en taxi, pour arriver au Nanjing
Hôtel, près de Nanjing Dongleu, la
principale artère commerçante. Première
surprise, sommes-nous bien en Chine ou dans une
ville américaine ?
Des gratte-ciel en construction partout, ainsi
que de gros travaux d’infrastructure.
Il fait assez chaud, mais surtout très
humide. L’hôtel est un 4 étoiles
digne des meilleurs hôtels occidentaux.
Une jeune groomesse chinoise à gants blancs
ouvre la porte chaque fois qu’un client
entre ou sort de l’hôtel.
L’après-midi, nous, nous contentons
de prendre le pouls de la ville en nous baladant
sur le « Bund ». Nous prendrons
le bac populaire pour traverser la rivière
Huangpu et nous irons dans le parc qui est sur
l’autre rive, à Pudong, flâner,
regarder les bateaux et observer les promeneurs
chinois.
12 juillet
Nous sommes confrontés au premier petit
déjeuner chinois. Manger des plats chinois
cuisinés le matin ne nous emballe guère…
Ensuite nous partons en train (siège mous,
wagon climatisé) pour Suzhu la Venise orientale,
connue pour ses canaux et ses anciens jardins
de lettres.
Petite ville aux rues ombragées faisant
un peu penser au midi de la France. Premiers pousse-
pousse, ou plutôt tire-tire, puisque le
conducteur pédale devant.
L’après midi, nous allons voir le
jardin du Maître des Filets. Nous y retournerons
le soir, pour un spectacle qui donne un aperçu
de théâtre ancien, danse, musique,
opéra, etc… dans différentes
pièces de la très belle maison et
dans les jardins.
13 juillet
Le niveau des eaux ne nous permet pas d’aller
à Hangzhou par le bateau sur le grand Canal
comme prévu, aussi prenons-nous le train
pour Hangzhou dans l’après midi.
Arrivée à Hangzhou vers 19h. Diane
essaie de calmer le jeu des nombreux jeunes chinois
et chinoises qui essaient de nous attirer qui
dans « leur » hôtel,
qui dans « leur » taxi.
Finalement, nous décidons de prendre un
bus qui va vers le centre et surtout vers le bord
du lac. Surprise : Hangzhou n’a rien
de la petite ville que nous imaginions !
C’est une ville de la taille de Bruxelles
avec de hauts immeubles, et le bord du lac fait
davantage penser à Lugano ou autre lac
suisse, qu’à l’idée
que nous nous faisions de la Chine. Hôtel
en bord du lac, chambres après différents
longs couloirs tout à fait à l’arrière.
Nous allons souper dans un petit resto ou une
adolescente se montre très désireuse
d’apprendre un peu d’anglais
14 juillet
Le matin, nous voyons étonnés, des
groupes de taiqji, d’adeptes du sabre et
autres danse de salon sur la promenade qui borde
le lac.
Nous irons à 5 faire une promenade sur
le lac de l’Ouest pour y visiter les différentes
îles avec petits temples, petits étangs,
etc.
Déjeuner sur terre ferme, dans un resto
qui fait un peu Versailles…Diane parvient
toujours, non sans quelques difficultés
à nous commander différents plats
de poulet (coupé à la hâche,
merci pour les éclats d’os), porc,
poisson, légumes. Le repas est généralement
accompagné de bière (pitchao).
15 juillet
Nous commençons par faire 3h30 de bus pour
arriver à Chanan. Là, nous avons
beaucoup de bol : nous avons juste le temps
d’arriver à l’embarcadère
et de prendre un des deux bateaux par jour allant
à Shendu.
Superbe parcours : nous traversons d’abord
le Lac aux Mille Iles, par une brume qui rend
le paysage assez fantomatique. Ensuite nous remontons
la rivière pendant plusieurs heures, entre
des collines plantées de théiers.
Premiers vrais contacts avec la Chine profonde :
le bateau fait du cabotage pour desservir les
villages locaux, donc les passagers l’empruntent
avec leurs ballots, poulets et autres.
Avec les chinois qui jettent par terre tous leurs
détritus, le bateau fait assez rapidement
penser à une porcherie…
Nous débarquons à Shendu en fin
d’après midi et nous y trouvons facilement
un petit bus, qui ne prenant pas d’autres
passagers que nous, nous conduira à la
petite vielle de Shexian.
Surprise : même dans ce petit bled,
la chambre d’hôtel, pourtant assez
simple, a l’air conditionné.
Nous soupons dans le resto de la gare routière,
ensuite nous irons faire un « tour
de piste » à la soirée
dansante à l’occidentale qui se donne
dans la salle des pas perdus de la gare routière…
Les Chinois applaudissent notre entrée !
16 juillet
Après avoir visité les maisons :
anciennes de Shexian, nous partons vers le massif
des Huangshan. Christian a négocié
un minibus où nous nous entassons.
L’après-midi, nous visitons un Bokrijk
local (maison reconstituées) et un village
traversé par un canal. Nous y sommes pilotés,
sous une pluie battante, par de jeunes Chinoises
jolies et toujours pimpantes dans leur jolie robe
d’uniforme. La pluie ne semble pas avoir
d’effets sur elles ! Notre guide nous
amène à la maison de thé
du patelin, où l’on nous « danse
la cérémonie du thé. (Thé
vert, avec faflottes…Pas terrible du tout,
leur thé vert…).
Le troisième village est surtout intéressant
pour son magnifique temple. Très beau travail
de charpentes sculptées.
A notre arrivée au Tangkou, au pied des
Huangshans, nous nous apercevons que notre chauffeur
essaie d’intervenir et fait chaque fois
capoter les négociations que Christian
tente de faire avec les hôteliers. Il vaut
mieux que nous tenions le chauffeur éloigné
et que nous nous débrouillons vraiment
seuls. Nous dormons dans une annexe de l’hôtel,
bercés par le bruit de la cascade.
17 juillet
Nous avions prévu de grimper les marches
qui mènent au sommet des Huangshan. Nous
sommes équipés, certains ont même
acheté en supplément un imper « jetable »
à 2 yuans !
Malgré cela, la pluie battante a tôt
fait de nous faire changer d’avis…
En lieu et place, nous affrêtons un petit
combi. Le chauffeur et la guide nous ferons visiter
quelques villages du Wannan. Nous ne verrons jamais
le premier, étant refoulés parce
que nous n’avions pas le formulaire qu’il
aurait fallu chercher à Tunxi . Programme
de remplacement : un autre village, la vallée
des singes et une grimpette dans la pluie pour
aller voir des chutes.
18 juillet
Encore et toujours la pluie…Nous décidons
de monter quand même aux Huangshan, mais
par le téléphérique. Brouillard
et pluie nous attendent au sommet. Depuis la promenade
et les marches taillées dans le roc nous
ne percevons qu’une partie du paysage. Malgré
toit il se dégage pas mal de poésie
de ces sommets abrupts et de ces pins tortueux
qui émergent ici et là du brouillard.
Les courageux du groupe se décident pour
le grande balade (ils redescendront même
à pied), tandis que Diane et moi partons
courageusement à la chasse au tea room
dans l’espoir d’y passer quelques
heures au sec en écrivant nos cartes postales.
Nous sommes heureusement surpris de découvrir,
à côté de l’établissement
populaire, un bar attenant à un hôtel
première catégorie…
Après un lunch pris dans le patelin de
Tangkou, nous retrouvons le reste du groupe et
partons dans deux micros bus pour Tinxi.
Une fois installés à l’hôtel
(avec souris !), notre première priorité
est de faire laver notre linge.
On nous a dit à l’hôtel qu’il
y a une blanchisserie pas loin…
Nous voilà donc partis, Diane, Jean Michel
et moi.
Diane se renseigne à différentes
reprises. On nous fait tourner à droite,
à gauche, encore à droite…Finalement
une dame nous dit de la suivre, ce que nous faisons.
Surprise, elle nous conduit dans son appartement !
Nous voici donc, un verre de thé vert devant
nous et notre linge sale à nos pieds, en
train de discuter le coup avec cette dame et sa
famille, dans un appartement tout à fait
occidental et équipé d’un
téléviseur grand écran, d’une
chaîne hifi etc. Nos actions avancent bien,
jusqu’au moment où Diane précise
qu’il nous faut le linge pour le lendemain
à 7heures. Là, c’est un refus
catégorique. Diane ne réalisera
que plus tard qu’elle lui a demandé
7 heures du matin et non pas 7 heures du soir !
Ils ont dû nous prendre pour des fous !
Nous continuons donc notre quête, on nous
propose une planche pour battre le linge dans
la rivière, puis on nous amène dans
une épicerie et on nous montre la poudre
à lessiver…
Finalement on nous conduit jusqu’à
un nettoyage à sec qui accepte nos ballots.
(A l’arrivée, nous constaterons avec
surprise que même nos chaussettes ont été
repassées !)
Nous souperons ce soir-là sur le trottoir
de l’hôtel, sur la « terrasse »,
d’un petit restaurant ambulant.
19 juillet
Nous avons réservé un minibus et
un guide pour nous emmener visiter quelques petits
villages.
Dans le premier village, il y une série
de 7 « paifangs », sortes
d’arches que des notables, recevaient l’autorisation
de se construire en remerciement pour services
rendus.
Dans le deuxième village, nous entrerons
dans un atelier où on extrait de l’huile
pour la cuisine.
Il y a une jolie petite pagode hexagonale avec
un étage dans ce village.
Nous visiterons aussi le temple des ancêtres,
malheureusement fort détruit par la révolution
culturelle, ainsi que l’ancienne école.
Etant donné qu’il n’y a pas
l’eau courante, je préfèrerai
manger quelques bananes plutôt que de manger
les plats préparés dans le petit
resto.
20 juillet
Nous prenons le train pour Nankin. A la gare,
beaucoup de monde et beaucoup de confusion pour
passer le contrôle de billets et nous rendre
sur le quai…
A Nankin, nous avons décidé de loger
dans le quartier du temple de Confucius, qui est
un quartier très animé, très
commerçant, où il y a de nombreux
restos.
Christian et Jean-Michel partent à la recherche
d’un hôtel. Christian fait quelques
mystères et nous amènent ensuite
dans un superbe palace, le Mandarin Garden Hôtel.
Ils ont négocié les prix à
260 Yuans la chambre, soit moins de 1500 francs.
Après une balade dans les ruelles archi
commerçantes (on trouve tout ce qu’on
veut, y compris des fausses Swatch) et un tour
dans le marché aux oiseaux, nous allons
souper dans un resto qui fait très ‘Tintin
et le Lotus Bleu’. Serveurs portant tunique
et petit chapeau…
La spécialité de Nankin est un repas
constitué d’un genre de « tapas » :
original mais pas terrible au niveau bouffe. Cela
reste un excellent souvenir, pas du point de vue
gastronomique, mais pour le cadre et pour l’ambiance.
21 juillet
Le matin nous partons pour la colline Pourpre
et Or où nous visiterons ce qu’il
reste du tombeur de l’Empereur Hongwu. Nous
aurons quelques difficultés à trouver
la Voie des Esprits, bordés de 12 paires
de statues d’animaux. Ce fut une matinée
agréable dans la fraîcheur (relative)
de l’agréable parc qu’est cette
colline Pourpre et Or.
Ensuite, visite du musée de Nanjing. Très
belle collection de jades, mais musée complètement
poussiéreux.
Nous nous réfugions dans l’air conditionné
de l’hôtel pour échapper à
la touffeur de Nankin pendant les heures les plus
chaudes.
En fin d’après-midi, j’irai
faire un petit tour dans l’ancien quartier
des plaisirs de Nankin, près du temple
de Confucius. Joli mais très touristique.
Et nous terminerons la journée par un pélérinage
au Yangzi. Impressionnant ! Quelle largeur !
Il ne doit pas faire loin de 5 km de large. Nous
le traversons puis le retraversons par le bac.
Retour dans le vieux quartier pour y souper. Nous
dénichons un très bon resto (uniquement
équipé de toilettes pour hommes.
Quand je m’enquiers des toilettes dame,
la serveuse m’indique les toilettes publiques
dans la rue !)
22 juillet
Ce matin, nous nous envolons vers Kumming, la
capitale de la grande province du Sud, le Yunnan.
Cette ville est surnommée paraît-il
la vielle du printemps éternel. La température
nous paraît très agréable
en effet. La ville se situe, je pense à
1800m
Nous y ferons la connaissance du fils du correspondant
chinois de Diane. Luzong a 29 ans et est très
sympathique. Il interprète thaï-chinois.
Nous allons dîner avec lui dans un petit
resto Baï, minorité ethnique à
laquelle il appartient. Après le repas,
Luzong nous propose d’aller jusqu’au
Green Lake où il y a une exposition de
luminaires, Kitsch mais rigolo.
Tout à coup, en faisant le tour de ce petit
lac en pleine ville, nous tombons sur un attroupement.
Y-a-t’il eu un accident ? Que se passe-
t’il ? Luzong nous rassure : non,
c’est comme cela tous les jeudis soirs,
c’est « English Corner ».
Depuis quelques années maintenant, quiconque
veut pratiquer et perfectionner son anglais se
rend là et converse avec n’importe
qui. Inutile de dire qu’un groupe de « Blancs »
supposés être anglophones comme de
bien entendu, a son petit succès…Chacun
de nous est harponné par des jeunes très
sympas qui nous demandent d’où nous
venons, ce que nous pensons de la Chine, etc…
23 juillet
A bord d’un Boeing 737 flambant neuf, nous
quittons Kunming pour Dali, où vit Mr He.
L’aéroport n’existait pas encore
la dernière fois que Diane a séjourné
à Dali !
Mr He a réservé des chambres pour
nous dans le Guest House nr 5. S’il n’y
avait pas l’odeur des toilettes, devant
lesquelles nous devons chaque fois passer pour
aller à notre chambre, ce serait parfait.
L’hôtel est bâti autour d’une
cour-jardin à la végétation
agréable. Ambiance relax. Pour la première
fois quasiment, nous voyons des touristes occidentaux.
Nous prendrons tous nos repas pendant notre séjour
à Dali dans le café de Mr He. Il
est charmant. Heureux de revoir Diane et d’accueillir
son groupe de « Belgian Teachers ».
Il a appose un texte de bienvenue à notre
intention sur la vitrine de son café.
L’après-midi, Christian et moi nous
contenterons de flâner dan l’agréable
petite ville de Dali.
Le soleil tape fort, nous sommes à plus
de 2000 mètres, mais la température
est des plus agréables. La rue principale
est très jolie. On a restauré les
édifices à tour de bras. Mr He nous
dit que le temple sur place a été
terminé en mai.
24 juillet
Nous partons en bus voir un marché dans
un petit village, plus loin le long du lac Erhai.
Patelin plus authentique, moins touristique que
Dali.
Une vieille femme Bai veut nous vendre un fruit
que nous n’avons jamais vu, un genre de
citron à pattes.
Lunch vite fait (genre de crêpe aux fines
herbes) sur la place du marché. Ensuite,
nous tentons de nous rapprocher encore de la rive
du lac. Notre taxi nous dépose devant ce
qui se révèle être un centre
de loisirs. Heureusement, il n’y a quasiment
pas de campeurs et nous pouvons tout à
loisir, regarder le lac et les barques.
Nous repartons à pied vers le village.
Agréable promenade entre des rizières,
des champs de maïs, étangs à
poissons etc. A mi chemin, nous prenons une carriole
tirée par un cheval.
Ce soir, nous avons demandé à Mr
He de nous faire préparer un repas Baï
typique. Pas mal, mais ce ne sera pas notre meilleur
souvenir gastronomique. Par contre nous avons
beaucoup apprécié les yaourts aux
fruits qu’il nous a servis au petit déjeuner.
Nous en reparlerons plusieurs fois, alors que
les petits déjeuners à l’occidentale
nous manquent beaucoup.
Mr He nous a réservé un hôtel
à Lijiang et nous munit de billets en chinois
écrits de sa main, à l’intention
d’un chauffeur de taxi éventuel.
Il nous donne aussi un mot pour le chauffeur du
bus, au cas où nous souhaiterions un arrêt
pipi.
25 juillet
De grand matin, nous partons en bus pour …
Jolie route de montagne.
A Lijiang, surprise. Nous imaginons que ce serait
touristique puisque Lijiang a été
fait patrimoine mondial de l’humanité
par l’Unesco, mais de là à
trouver la foule de St Paul de Vence.
Petites ruelles bordées de maisons de bois,
petits canaux dans certaines ruelles, femmes (surtout
les plus âgées) en costume traditionnel
Naxhi. La place centrale, très animée
est occupée par un petit marché
touristique.
Nous soupons dans un très chouette endroit :
la cour d’un très joli guesthouse.
26 juillet
Pour échapper à la foule de Lijiang,
nous partons voir un petit village à quelques
kilomètres de là. Nous y visitons
d’abord un temple dans le village, tandis
que Christian part à la rencontre du DR
Ho. Respectable vieillard à barbe blanche,
le DR HO et son fils nous reçoivent devant
leur « clinique ». Ils nous
offrent une infusion d’herbes ; le
DR HO et son fils nous reçoivent devant
leur « clinique ».
Ils nous offrent quantité de lettres qui
leur viennent des quatre coins du monde et notamment
de Belgique.
Vers midi, Marjolaine, Raymond, Jean-Michel et
moi partons à pied dan la montagne à
la découverte des vestiges d’un monastère.
Après une heure et demie de marche dans
un beau paysage, et après avoir demandé
plusieurs fois notre chemin à quiconque
redescendait de la montagne, nous parvenons enfin
au monastère en question. En ruine, effectivement,
et squattée par une famille de paysans.
Ce qui nous plaît surtout, c’est le
site exceptionnel dans lequel ils ont été
nicher ce monastère. Quel beau paysage,
quelle quiétude !
Le soir, nous allons écouter de la musique
Naxhi, fortement influencée par la culture
tibétaine.
27 juillet
Nous prenons l’avion pour Kunming. Petit
stress au moment où nous percevons qu’il
manque une carte d’embarquement. C’est
Christian qui a tout simplement laissé
tombé un des billets par terre au moment
du check in…Christian interpelle l’employé
quand, heureusement Diane remarque entre les pieds
des chinois qui attendent devant le desk, le sixième
billet, par terre ! Ouf.
De l’aéroport de Kunming, nous nous
dirigeons vers l’hôtel où il
y le bureau de tourisme qui nous échangera
votre voucher contre les vrais billets de train.
Pour passer le temps, nous allons visiter le grand
temple de Kunming où touristes chinois
et fidèles boudhistes se mêlent.
Intéressant pour ceux qui, comme moi n’ont
jamais vu cela.
Au moment où nous allons rechercher nos
sacs à dos à l’hôtel
chic, Luzhong apparaît.
Il tenait à venir nous souhaiter un bon
voyage.
J’ai trouvé la ville de Kunming agréable.
Des grandes et larges avenues, des immeubles modernes
et un climat très sain. Malheureusement,
les constructions anciennes ont toutes disparu.
Nous prenons le train vers 17 heures. Destination
Kaili, où nous devons arriver vers 7 heures,
du matin. Premier contact avec les « couchettes
dures ». Ce sont des compartiments
de 6 donnant directement sur le couloir. Cela
fait un peu wagon à bestiaux, mais se révèle
quand même assez confortable. Ce qui surprend
un peu, c’est que tout le reste en permanence
en position couchettes, ce n’est pas comme
chez nous.
Bien sûr, c’est assez bruyant, mais
avec un somnifère, des boules Quiès
et le masque offert par la Swissair, je passerai
quand même un nuit convenable.
28 juillet
A Kaili, notre premier souci est de trouver un
petit déjeuner. Christian fristouille une
omelette sur le wok d’une échoppe
devant la gare d’autobus.
Nous trouvons assez rapidement un bus pour nous
amener à . Là nous devrons changer
de bus pour arriver à Xijang en pays Miao
dans le Quezhou, où nous resterons deux
jours. Le paysage devient de plus en plus beau.
Nous longeons une petite rivière entre
des collines qui s’élèvent
de plus en plus. De petits villages tout en bois
se nichent dans la campagne.
Nous découvrons Xijang par le haut, entouré
de montagnes dont les versants sont réellement
sculptés de rizières.
Le guesthouse est relativement sommaire. Chambres
très rustiques, mais surtout douches dans
la même pièce que les wc, ce qui
signifie qu’il est recommandé de
prendre sa douche en apnée…
Nous comprenons vite qu’il ne faudra pas
être trop difficile pour se nourrir. Quelques
vagues boutiques avec très peu de choses
(mais toujours de l’eau minérale,
et toujours un congélateur. Nous achèterons
un petit stock de bouteilles que nous faisons
mettre au frais…). Pour le premier repas,
je m’offre les œufs durs achetés
en route et quelques biscuits…
Christian a acheté un poulet et l’apporte
au petit resto avec l’intention de le préparer
lui-même. Le resto est des plus basiques :
une pièce tapissée de journaux,
trois tables basses et quelques tabourets de bois.
La patronne est très propre et Christian
s’est dit rassuré par la visite de
sa cuisine. Nous établirons là notre
quartier général pour la durée
de notre séjour à Xijang.
Nous sommes venus jusqu’à Xijang
parce que le Lonely Planet indiquait une Fête
du riz Neuf à cette date. Nous dûmes
bientôt nous rendre à l’évidence :
aucune fête ne se prépare. Mais nous
ne regretterons certainement pas pour autant d’être
venus jusqu’ici. Le paysage est certainement
un des plus beaux que nous ayons vus en Chine.
Et le 29 juillet, c’est le jour de marché !
Un marché haut en couleur. Il y a non seulement
les vendeuses de légumes, mais on y vend
aussi des petits cochons emprisonnés dans
de jolis paniers allongés, des poules,
canards, et autres bestioles.
30 juillet
Nous avons prévu de nous rendre à
, autre village Miao. Comme il semble que ce village
ne serait qu’à 5 ou 6 heures de marche
de Xijang, nos quatre courageux compagnons de
voyage décident de s’y rendre à
pied. Christian et moi irions en bus, car je crains
de n’être pas capable de faire cette
balade.
La veille du départ, ce furent des négociations
laborieuses avec le prof d’anglais du village
qui se propose comme guide. On lui explique qu’il
doit trouver 4 gars, des farmers, pour porter
les sacs à dos.
Christian et moi arrivons à destination
vers midi. Nous avons failli passer outre…
Nous sommes dans un très joli village.
Les maisons, comme à Xjiang, sont des chalets
de bois. Le village est plus joli que Xjiang parce
que les ruelles y sont tellement étroites
que les véhicules éventuels doivent
nécessairement rester en bas, sur la route
(de terre battue) qui longe la rivière.
Le guesthouse est sur la place principale. Une
femme nous fait comprendre qu’elle va chercher
en disant qu’ils sont d’accord sur
le prix, nous redescendons vers la rivière,
dans l’idée d’aller nous installer
sur les bancs du pont couvert qui enjambe la rivière.
En attendant l’arrivée de nos amis,
nous passerons quelques heures agréables
en parlant avec des petites filles avec des couettes
en forme de chignons, nouées de rose en
observant la baignade des buffles d’eau
et aussi bien sûr, en lisant des pages du
livre écrit par Mr He.
Nos quatre marcheurs arrivent vers 15H30, fatigués
mais satisfaits. Tous ensemble, nous montons au
guesthouse. Pour faire notre toilette, ce sera
la rivière, nous dit-on. Bucolique. Ce
qui l’est moins, ce sont les wc : le
guesthouse n’en est pas pourvu et il nous
faudra donc nous résigner à utiliser
les WC publics du village, à tout le moins
quand il fait nuit. Se diriger à l’odeur !
Lampe de poche indispensable, mais on est partagé
entre la nécessité d’éclairer
et le désir de ne pas trop regarder.
Vers 17h, un groupe de touristes chinois arrive
et le village se met en branle pour leur présenter
leur spectacle folklorique : des vieux jouent
une espèce d’énorme flûte
de pan, nous revoyons les gamines aux couettes
roses, il y a des danses, etc…Quand le spectacle
se termine, des dizaines de dames viennent se
ranger en cercle et proposent différents « souvenirs »de
la minorité Miao. On nous explique que
le village a reçu la mission d’accueillir
les touristes.
Au guesthouse, nous avons rencontré un
étudiant en anthropologie de Pékin.
Il est là pour plusieurs semaines pour
y faire un travail d’observation des Miao.
Il propose de nous organiser un repas dans une
famille.
Etant donné qu’il n’y pas d’eau
courante ans le village, j’ai préféré
prétexter un mal au ventre pour ne pas
manger et me rabattre sur des biscuits que je
mangerai au guesthouse).
Les convives sont invités par l’étudiant
pékinois à faire beaucoup de bruit
en mangeant pour manifester leur satisfaction…
31 juillet
Nous devons arriver à Guyang avant 5 heures
pour y échanger notre voucher contre les
billets de train. Nous nous mettrons en route
de bonne heure. D’abord 20 minutes à
pied avec nos sacs. Nous ne devrons pas attendre
le bus longtemps. A Kaili, nous trouvons assez
rapidement un autre bus qui devra nous conduire
jusque Guyang. Nous calculons que nous devrons
arriver vers 15 heures. Au lieu de quoi, nous
ferons près de 7 heures de bus parce que
nous sommes ralentis par les travaux de construction
de l’autoroute. 7 heures dans une assez
forte chaleur.
De toutes façons, circuler en bus n’est
pas ce que je préfère. J’aime
bien admirer le paysage et voir toute la vie de
la route, piétons, carrioles,…Mais
c’est à croire que les chauffeurs
chinois se sentent inspirés pour effectuer
un dépassement de préférence
quand on approche d’un virage…
Arrivés à Guyang, Diane et Marjolaine
se précipitent dans un taxi et trouvent…
portes closes !
Il est passé 18 heures… Par chance
un employé qui peut donner nos billets
répond à leur coup de sonnette,
donné un peu au hasard.
Rassurés quant au voyage du lendemain,
nous partons manger du canard laqué.
1août
Ce sont 18 heures de train qui nous attendent
maintenant jusqu’à Guilin !
Toujours en couchettes dures, donc pas de vraies
banquettes pendant la journée. Enfin en
calant l’oreiller derrières son dos,
on parvient quand même à s’installer
plus ou moins confortablement.
Il y des repas bien chauds qui circulent dans
le train, mais cela ne me tente pas trop.
Ce seront donc des fruits et biscuits, et le soir
je me ferai un bol de pâtes chinoises déshydratées.
En effet, dans chaque wagon de train, il y a moyen
d’avoir de l’eau bouillante (puisque
les chinois boivent en permanence de thé
vert).
Au cours de l’après midi, le paysage
se transforme et nous donne déjà
un avant goût de ce que nous verrons à
Guilin.
2 août
Nous débarquons à la gare de Guilin
à 3h30 du matin. Frais et dispos, cela
va sans dire !
Nous nous apprêtons à devoir attendre
jusque 6h le départ d’un bus pour
Yangshuo, où nous avons décidé
de poser notre sac à dos pour trois nuits.
Heureusement, Christian nous dégote un
bus qui va « partir » et
nous arrivons à Yangshuo un peu avant 6heures
du matin, les hôtels ne sont pas encore
ouverts !
Yangshuo est un petit patelin assez sympathique
le long de la rivière Lijiang. Il y a la
petite ville proprement dire, avec un marché
haut en couleurs (grenouilles vivantes dans les
petits filets, poissons vivants, et tutti quanti).
Et il y a une rue pleine de boutiques pour touristes
et des cafés occidentaux, la plupart avec
terrasse accueillante et certains avec e-mail.
Ce jour de notre arrivée à Yangshuo,
nous ne faisons rien que nous reposer (après
les nombreuse heures de voyage, c’est un
peu la zone…) nous balader dans le patelin,
nous arrêter dans les cafés et aussi
régler la croisière sur Lijiang
pour le lendemain et une balade à vélo
avec le lunch dans un village pour le surlendemain.
3 août
Nous avons rendez-vous au bateau à 9 heures.
C’est un bateau prévu pour accueillir
16 touristes mais que nous avons réservé
uniquement pour nous 6. Nous passerons une grande
partie du temps assis sur de minuscules tabourets
de bois sur le pont. Environ une heure après
notre départ de Yangshuo, le paysage commence
à devenir intéressant. Les monts
Kartsiques apparaissent comme des fantômes
dans la brume. C’est très beau.
Sur le coup de midi, nous faisons escale dans
un petit village où il y a un marché.
Une quinzaine de sampans sont rangés le
long du quai. Le soleil tape très fort
et il fait très chaud.
A tel point que nous décidons tous que
ce serait une folie de faire la balade à
vélo prévue pour le lendemain…
Quand nous remontons à bord, le »
setting » du bateau a changé.
Les banquettes se font face et sont disposées
de part et d’autres d’une longue table.
La dame s’apprête à nous servir
le repas qu’elle s’active à
préparer depuis plusieurs heures. Nous
avons convenu d’un prix forfaitaire, mais
la dame ne lésine pas sur la quantité
des plats qui nous seront servis. Et tout cela
est fort bon.
Pendant que nous dînons il se met à
doucher. Et comme il continue à doucher,
de plus en plus fort, nous décidons d’abréger
un peu la balade. Dommage pour ce qui devait être
le clou de notre voyage du point de vue paysage.
4 août
Nous avons remplacé la balade à
vélo, par un tour, moins sportif, il est
vrai, dans le side-car de motos. Nos chauffeuses
nous mènent par de petits chemins entre
des rizières, après avoir finalement
compris que nous n’étions nullement
intéressés par des grottes de Boudha
ou autres pièges à touristes…
5 août
Nous faisons nos adieux à Diane à
l’aéroport de Guilin. Pour elle,
ce sera les retrouvailles avec Tina et Pékin,
et la route vers de nouvelles aventures ;
pour nous, Shangaï et puis l’Europe.
Nous retournerons loger à l’hôtel
4 étoiles que nous avions déjà
pris à notre arrivée.
La soirée est marquée par une arnaque.
Ce qui se révèlera être un
« rabatteur » nous conduit
dans un soi-disant restaurant bon et pas cher.
Pour le bon, on ne le saura jamais. Mais pour
le « pas cher »…l’apéritif
à lui seul nous a déjà coûté
ce que nous avions payé jusque là
pour un repas complet. Nous avons donc décidé
de rester là. Et après une discussion
tournant à la dispute avec le patron et
le rabatteur, nous avons tourné les talons…
6 août
L’élément marquant de cette
journée, pour moi, fut la visite du magnifique
musée archéologique de Shangaï.
Un des tout beaux musées du monde, pouvant
certainement rivaliser avec les plus beaux musées
américains. La section des bronzes y est
particulièrement intéressante.
7 août
Balade dans la Concession Française. Assez
décevant. Un certain esprit français
dans le style des rues et des maisons. Assez cafardeux.
Après cela, retour dans le centre et ses
grands magasins de plusieurs étages, où
l’on se croirait davantage aux Etats-Unis
qu’en Chine !
Après le souper, promenade de nuit sur
le Bund, pour voir les bâtiments éclairés
et l’animation du fleuve. Je m’enfuirai
rapidement, tant la promenade est envahie de flâneurs
8 août
Bye bye la Chine !
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